La Normandie (en normand : Normaundie, en anglais : Normandy) est une entité historique, géographique et culturelle, située au nord-ouest de la France, bordée par la Manche.
En 2012, la population de la Normandie était de 3568476habitants (Insee) en plus d'environ 160000 hors France (c'est-à-dire les îles Anglo-Normandes).
Fondé en Neustrie par Rollon, le duché de Normandie occupe à partir de 911 la basse vallée de la Seine, puis le Bessin, le pays d'Auge et l'Hiémois en 924, le Cotentin, l’Avranchin et les îles de la Manche en 933. En 1066, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant conquiert l'Angleterre et en devient roi. Un siècle et demi plus tard, en 1204, le roi de France Philippe Auguste envahit le duché et l'intègre au domaine royal, à l'exception de sa partie insulaire, qui forme les bailliages de Jersey et de Guernesey, sous dépendance de la Couronne britannique. La partie continentale devient dès lors province française, jusqu'en 1790, tandis que les îles Anglo-Normandes restent sous la souveraineté des monarques de Grande-Bretagne sous le titre de « duc de Normandie ».
En 1956, la Normandie continentale est séparée en deux collectivités territoriales, qui portent le nom en partage : les deux régions administratives de Haute-Normandie et de Basse-Normandie. Leur réunification au sein d'une seule région Normandie est votée par l'Assemblée nationale le 17 décembre 2014 et est appliquée au 1 janvier 2016, après les élections régionales de décembre 2015.
Très stables, les frontières continentales de l'ancienne province concordent assez fidèlement avec celles de la région Normandie, hormis quelques territoires incorporés aux actuels départements d'Eure-et-Loir, de la Mayenne, de l'Oise et de la Sarthe, lors de la création des généralités, et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Inférieure (devenue Seine-Maritime en 1955).
Origine du nom
Le nom Normandie est dérivé du terme normand, avec le suffixe d'origine latine -ie (cf. Germania « Germanie », Italia « Italie », etc.). Normand est lui-même un emprunt au francique *nortman ou au vieux norrois norðmaðr, qui signifient tous deux « homme du Nord ». Nortmannus est attesté pour la première fois en latin médiéval dès la fin du IX siècle. Quant à Normand (écrit Norman), il figure dans la Chanson de Roland. La Normandie est donc étymologiquement le « pays des hommes du Nord ».
L'expression Norðmannaland, équivalent germanique de Normandie, est trouvée en vieil anglais à la fin du IX siècle dans Orosius et se réfère au « Danemark », pays alors aux contours difficiles à définir.
Histoire
Préhistoire, Protohistoire et Antiquité
La présence humaine dans la région n'est pas antérieure à la fin du paléolithique inférieur (auparavant cette région était extrêmement froide). Au paléolithique moyen, elle est attestée par de nombreuses trouvailles d’industrie lithique. Mais, au paléolithique supérieur, la région est occupée par la toundra, peu propice à la vie humaine. Cependant elle sera de nouveau habitée, comme le montre la grotte de Gouy près de Rouen, qui, du fait de ses gravures pariétales datées du magdalénien, se trouve être la grotte ornée la plus septentrionale d’Europe. Par ailleurs de nombreux mégalithes encore visibles parsèment d’une façon assez régulière la campagne normande.
Mais ce n'est véritablement qu'à l'âge du bronze (entre 2300 et 800 av. J.-C.) que la Normandie va être mise en valeur. À cette époque, des fermes, des systèmes parcellaires et de vastes nécropoles sont implantés dans le territoire, formant un premier maillage de sites couvrant l'ensemble des terroirs normands.
La découverte d’objets comme le casque gaulois doré d’Amfreville-sous-les-Monts (IV siècle av. J.-C.) ou celui, en fer, du musée de Louviers, ainsi que de sites comme la grande nécropole de Pîtres (Eure), avec ses urnes à incinération, ses épées enroulées et des traces de tombes à char, ou la nécropole d'Ifs (Calvados), qui date de la fin de la période de Hallstatt ou du début de celle de la Tène, témoignent de la présence celtique en Normandie. Les peuples celtes de l'actuelle Normandie faisaient partie de l'Armorique, confédération de peuples proches culturellement sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique, de l'estuaire de la Seine à celui de la Loire.
Le peuple celte des Belges s’installe en Normandie entre le VI et le III siècle av. J.-C. Le témoignage de Jules César (dans La Guerre des Gaules) nous permet d’identifier les différents groupes gaulois occupant la région. En 56 ou 57 av. J.-C., ces populations se regroupent pour résister à l’invasion des légions romaines. Après la défaite gauloise d’Alésia, les peuples de Normandie continuent quelque temps la lutte mais, en 51 av. J.-C., toute la Gaule est soumise à Rome.
Grande mosaïque de Lillebonne, en Seine-Maritime, conservée au musée départemental des Antiquités de Rouen
Entre 27 et 15 av. J.-C., l’empereur Auguste réorganise le territoire gaulois et fait passer les Calètes et les Véliocasses dans la province de Gaule lyonnaise, dont la capitale est Lyon. La romanisation de la Normandie, comme ailleurs en Occident, passe par la construction de routes et de villes.
On connaît de nombreuses villas gallo-romaines sur le territoire normand. Les constructeurs utilisaient les matériaux locaux : silex, craie, calcaire, brique, torchis. Le chauffage des bains ou de certaines pièces emprunte le procédé de l’hypocauste romain (villa suburbaine de Vieux-la-Romaine).
L’agriculture fournit du blé et du lin, d’après Pline l’Ancien. Enfin, dans les campagnes normandes de l’Antiquité, les fana (petits temples à plan centré, en général carré, de tradition celtique) sont nombreux. On en situe un exemple à l’ouest d’Harfleur. Les fouilles ont aussi révélé la présence de nombreuses statuettes de déesses-mères en terre cuite, dans les tombes et les maisons normandes. Ainsi, au Vieil-Évreux, il existe un des plus importants centres de pèlerinage d’Europe, qui comprenait un forum, des thermes romains, une basilique monumentale, deux fana et le deuxième plus grand théâtre de Gaule.
À partir du deuxième tiers du III siècle, les raids « barbares » dévastent de nombreux lieux de la région normande. Le littoral doit faire face à la piraterie maritime des Saxons, mais aussi des Francs et des Frisons. Des contingents germaniques sont donc recrutés par l'armée romaine pour lutter contre d'autres Germains et ces immigrants reçoivent l'autorisation de s'établir dans l'Empire.
À l’occasion des réformes de l’empereur Dioclétien (285-305), la future Normandie s'individualise en devenant la Lyonnaise Seconde, dont les limites préfigurent celles de la Normandie ducale sept siècles plus tard : elle s'étend du Couesnon à la Bresle et est bornée au sud par les cours supérieurs de la Sarthe et de l'Avre. Seule différence significative, la Lyonnaise Seconde inclut le futur Vexin Français, le pays des Véliocasses restant alors indivis.
C’est aussi à cette époque que commence la christianisation de la province : les historiens savent qu’en 314, Rouen a déjà un évêque. À partir de 406, les peuples germaniques et alano-hunniques déferlent sur l’Occident. Des Saxons viennent s’installer sur les côtes normandes, dans la région de Bayeux, ainsi que sur les îles Anglo-Normandes. De leur côté, de nombreux Francs occupent le pays de Bray et une partie du pays de Caux, parfois comme soldats romains, puis, après la victoire de Clovis sur le « royaume romain » de Syagrius, comme soldats du nouveau pouvoir franc.
Les Francs et les invasions scandinaves
Dès 486, le nord de la Gaule passe sous le contrôle du chef franc Clovis. La colonisation franque fut assez dense dans la partie est et quasiment nulle dans la partie ouest de l'actuelle Normandie.
La christianisation amorcée au Bas-Empire romain se poursuit dans la région : construction de cathédrales, édification d’églises, oratoires sur les routes, etc. L’établissement des paroisses se réalise progressivement. À l’époque carolingienne, les tombes des villageois se regroupent autour de l’église paroissiale.
Le monachisme normand se développe à partir du VI siècle, surtout dans l’ouest de la région, plus isolé. Au VII siècle, des nobles d'origine franque fondent plusieurs abbayes dans la vallée de la Seine. Ces abbayes normandes adoptèrent la règle de saint Benoît. Elles possédaient de grands domaines fonciers, dispersés en France, dont elles tiraient des revenus élevés.
Le royaume franc dirigé par Charlemagne connait un raid dès 799 : c'est le point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris de novembre 885 à mai 887. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852, en 856 et en 861. À partir de 851, ils hivernent en Basse-Seine.
Si des mesures défensives sont rapidement prises après l'événement de 799, il n’en demeure pas moins que les incursions vikings restent d’une redoutable efficacité tout au long du IX siècle. Ce succès s’explique d’abord par la vitesse d’exécution de la machine militaire viking, efficace et novatrice. Par ailleurs, la décadence politique de l'empire franc après 830 rend certainement plus aisée la tâche des assaillants. En outre, un certain nombre d'abbayes normandes ont été construites à proximité de la Seine, facilitant grandement leur pillage et leur destruction.
La Normandie ducale
Tombeau de Rollon, cathédrale de Rouen.
Le monde normand au XIIsiècle.
En 911, le chef viking Rollon conclut un accord avec le carolingien Charles le Simple. Aux termes du traité de Saint-Clair-sur-Epte et comme proposé lors du concile de Trosly, le roi lui remet la garde du comté de Rouen (dont on ne connaît pas réellement l'étendue), en échange d’un serment de vassalité et d'un engagement à se faire baptiser. Rollon doit également protéger l’estuaire de la Seine et Rouen, la nouvelle capitale normande, des incursions scandinaves.
Les archevêques de Rouen, responsables de la province ecclésiastique de Rouen, poussent les princes normands à élargir leurs possessions. À la suite de conquêtes, le territoire sous souveraineté normande s’agrandit jusqu’à faire à peu près coïncider l’une et l’autre :
en 924, avec le Bessin, pays d'Auge et Hiémois ;
en 933, les Vikings de Normandie s'approprient le Cotentin, l’Avranchin et les îles, aujourd’hui « Anglo-Normandes », aux dépens des Vikings de Bretagne commandés par Incon ;
vers 1009, les terres entre Sélune et Couesnon, appartenant auparavant à la Bretagne, sont rattachées à la Normandie, faisant définitivement du Mont Saint-Michel une île normande.
La Normandie est un important duché du royaume de France de 911 à 1204, sur lequel l’autorité du roi demeura cependant toute théorique. Selon René Musset, « la Normandie est née d'un hasard historique : le don d'un territoire à un chef de bande scandinave, Rollon, mais d'un territoire qui, de longue date, se dessinait ».
Les Normands essaiment et administrent des territoires parfois éloignés. Ils fondent notamment des royaumes et des principautés en Méditerranée. Ainsi, en 1057, Robert Guiscard et Roger de Hauteville jettent les fondations du futur royaume de Sicile. En 1098, Bohémond de Tarente fonde la principauté d'Antioche, dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie. En 1129, Robert Burdet fonde une principauté en Espagne, après avoir pris Tarragone aux Musulmans.
Compte tenu du poids de la toponymie et, dans une moindre mesure, de la patronymie scandinaves dans le Cotentin, des chercheurs britanniques de l'université de Leicester ont collecté en juin 2015 des centaines d'échantillons de salive afin d'en savoir davantage sur la colonisation viking de la Normandie . En attendant les résultats officiels, les journaux font d'ores et déjà état de la faible empreinte viking sur la population du Cotentin .
L’œuvre de Guillaume le Conquérant
Conquête normande de l'Angleterre.
Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant complète les limites de la Normandie historique par la conquête du Passais sur le Maine en 1050. Surtout, il envahit en 1066 l’Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de Guillaume I d’Angleterre. Il fait de Caen, simple bourgade, sa capitale politique et judiciaire. Cependant, Rouen reste la capitale économique et religieuse, l'Archevêché de Normandie s'y trouvant.
La conquête normande de l’Angleterre a permis le développement de la langue anglo-normande, dialecte d’oïl qui a donné naissance à une littérature anglo-normande influente sur la littérature française du Moyen Âge. Ceci explique également que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux d’origine latine ou scandinave par le truchement de l’anglo-normand et de l’ancien français.
Institutions et droit normand
Instituée par Rollon, premier duc de Normandie au commencement du X siècle, l’Échiquier de Normandie est la cour souveraine de Normandie. Rassemblant les notables de la province, c'est un parlement ambulatoire, qui se tient deux fois par an.
La coutume de Normandie est le système juridique apparu en Normandie au début du X siècle et qui est resté en vigueur dans les îles Anglo-Normandes après la promulgation du Code civil français.
La Charte aux Normands est un acte, octroyé le 19 mars 1315, conférant certains droits ou privilèges aux Normands. Il est signé par le roi de France Louis le Hutin, lequel, en répondant aux barons normands impatients, en confirme tous les termes en juillet 1315. Cette charte, faisant écho à la Magna Carta ou la Charte des libertés des Anglais, est considérée jusqu’en 1789 comme le symbole du particularisme normand. Elle offre à la province des garanties en matière juridique, fiscale et judiciaire. Longtemps respectée, cette charte cesse d’être appliquée à la fin du XVI siècle et n'est réellement abolie que sous Louis XIV. Elle continue néanmoins de figurer dans les ordonnances et les privilèges du roi jusqu’en 1789.
Au début du XVI siècle, l'Échiquier est transformé en parlement de Normandie. On l'appelle aussi parlement de Rouen, parce qu’un édit royal l'a institué dans cette ville, alors que son prédécesseur pouvait se tenir dans différentes villes de cette province.
La Normandie française au Moyen Âge
Le 25 mai 1199, le roi d'Angleterre Jean sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen. Il rend hommage au roi de France et des négociations aboutissent au traité du Goulet, formalisant la paix entre les deux pays. En 1200, Jean sans Terre épouse de force Isabelle Taillefer, promise à Hugues IX de Lusignan, vassal du roi de France. Ce dernier, se sentant lésé, fait appel à la justice de son suzerain Philippe Auguste qui prononce la commise des fiefs de Jean sans Terre, à cause de son absence. Autrement dit, le seigneur français confisque les terres de son vassal, en application du droit féodal, et donne ces domaines au neveu du Plantagenêt, Arthur I de Bretagne, à part la Normandie qu’il se réserve. À l’été 1202, Philippe Auguste s’empare du pays de Bray. Jean sans Terre fait assassiner Arthur de Bretagne, son neveu ; ses barons normands, influencés par le roi de France, l’abandonnent. À l’été 1203, Château-Gaillard est assiégé et tient bon jusqu’au 6 mars 1204. Le 21 mai, la ville de Caen tombe aux mains des Français. Enfin, le 24 juin 1204, les troupes de Philippe Auguste entrent à Rouen, après avoir vaincu la résistance de ses habitants. Le roi a conquis la Normandie, qui est incorporée au domaine royal français : cela signifie que le roi disposera de nouveaux revenus et imposera ses officiers dans l’ancien duché. Les « îles Anglo-Normandes » ne seront en revanche jamais conquises, et restent sous l'administration des souverains anglais, bien que ne faisant pas partie du royaume d'Angleterre.
Siège de Rouen par les Anglais en 1419.
Administrativement, la partie continentale reste un duché à part entière. La Normandie joue un rôle important durant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Si elle n'est pas à l'origine du conflit, elle devient rapidement un enjeu entre le roi d'Angleterre et le roi de France. La richesse de la Normandie, son passé commun avec les rois français d'Angleterre, sa proximité géographique avec l’île expliquent cette situation particulière.
Dans un premier temps, les Anglais se contentent de lancer des chevauchées destructrices à travers la région. Puis ils occupent la région pendant plus de trois décennies (1417-1450). En 1420, le traité de Troyes fait du roi d’Angleterre l’héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l’élément central de la France anglaise. Finalement, le roi de France Charles VII reconquiert la riche province et pardonne aux Normands qui ont collaboré avec l’ennemi. La Normandie retrouve la paix mais sort très affaiblie du conflit. La reconquête française s'étant arrêtée à Cherbourg, les îles Anglo-Normandes restent propriété de la couronne d'Angleterre. Elles ne seront en revanche jamais intégrées à proprement parler au royaume d'Angleterre, pas plus qu'au Royaume-Uni par la suite.
Loin de ces conflits, le Normand Jean de Béthencourt conquiert les îles Canaries en 1402.
En 1466, le duché de Normandie est partagé en bailliages, subdivisés en vicomtés remontant à l’époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparaît, qui divise la Normandie en deux, puis trois généralités : celles de Rouen et de Caen en 1542, puis celle d’Alençon en 1636. La partie insulaire demeure partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey. Dépendances autonomes de la couronne britannique (le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie), elles ont gardé des traditions et des lois normandes.
À l’est du Cotentin, les îles Saint-Marcouf, devenues un repère de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.
La Renaissance et le Grand Siècle
Après la guerre de Cent Ans, la Normandie se reconstruit et connaît une période faste dans la première moitié du XVI siècle : les campagnes se sont couvertes de manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les « Grands » ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de religion, puis l’alourdissement des impôts, mettent cependant un frein à cette prospérité.
Les ports normands sont des points de départ des explorateurs et colonisateurs français. Samuel de Champlain quitte le port d'Honfleur en 1604 et, avec Pierre Dugua de Mons, participe à la fondation de l'Acadie de l'autre côté de l'océan Atlantique. Quatre ans plus tard, il fonde la ville de Québec. En 1625, le Normand Pierre Belain d'Esnambuc prend possession de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Christophe et de Marie-Galante.
Vers 1650, la Normandie connaît une petite période de prospérité. Mais, à partir de 1689, la guerre reprend contre l’Angleterre et le littoral normand subit plusieurs attaques. En 1694, Le Havre et Dieppe sont bombardés.
Les Normands participent activement à l'exploration française du Nouveau Monde : en 1678, René Robert Cavelier de La Salle voyage dans les régions des Grands Lacs et découvre le Mississippi ; en 1699, Pierre Le Moyne d'Iberville et son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fondent la Louisiane, Biloxi, Mobile et La Nouvelle-Orléans. Les territoires localisés entre Québec et le delta du Mississippi sont ouverts à l'établissement de colonies, le Canada et la Louisiane. Les colons de la Normandie étaient les premiers et parmi les plus actifs en Nouvelle-France.
La mutation des campagnes et l’industrialisation
Normandie
Perche
Communes historiquement normandes et situées dans d'autres régions.
À partir du XVIII siècle, l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture transforment l’économie de la province. Mais la proximité de l’Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d’affrontements. La province de Normandie française forme un gouvernement militaire, exception faite d’un gouvernement particulier au Havre.
À la suite de la Révolution française, en 1790, la province française est partagée en cinq départements : le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure et la Seine-Inférieure (devenue en 1955 Seine-Maritime).
Les Normands réagissent peu aux nombreux bouleversements politiques qui caractérisent le XIX siècle (Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire, Troisième République) ; seule, la chouannerie normande agite de 1793 à 1800 le bocage normand. Globalement, les campagnes normandes se dépeuplent car les fermiers normands se mettent à produire du lait et ses dérivés, activité moins demandeuse en main-d'œuvre que la culture céréalière, tandis que les villes en pleine révolution industrielle croissent. Cette activité est principalement le fait des villes de la vallée de la Seine : Le Havre surtout, Rouen et sa banlieue, Elbeuf.
La Normandie tient une place importante dans le mouvement artistique. La toile peinte lors d'un séjour au Havre par Claude Monet en 1872, Impression soleil levant, donne son nom au mouvement impressionniste. La Normandie est également le berceau de grands écrivains du XIX siècle (Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Alphonse Allais, Maurice Leblanc, Henri de Régnier, Jean de La Varende).
Lors de la guerre franco-prussienne de 1870, les Prussiens entrent en Normandie au cours des mois d'octobre et de novembre 1870. De nombreux combats ont lieu. L'occupation se passe très mal et prend fin en septembre 1873. Le sentiment d'une revanche à prendre s'amplifie.
La Normandie dans les deux guerres mondiales
Les combats de la Première Guerre mondiale épargnent territorialement la Normandie, bien que Sainte-Adresse accueille le 13 octobre 1914 le gouvernement de la Belgique, et Rouen devient une base anglaise. La mise à feu le 29 août 1917 du haut-fourneau de Colombelles permet de réduire les conséquences de l'occupation des régions industrielles. Les régiments normands prennent leur part, et au-delà, à l'effort de la nation.
Les lendemains sont difficiles. Aux morts de la guerre s'ajoute la chute du taux de natalité déjà commencée au XIXsiècle. La production rurale, faute de main-d'œuvre suffisante, baisse considérablement, ainsi que la production industrielle, qui manque d'ouvriers qualifiés.
En 1936, le Front populaire permet à des millions de salariés de partir en congés pour la première fois, démultipliant l'activité du tourisme : la Normandie et ses plages vont désormais recevoir des Français qui n'avaient jamais vu la mer.
Débarquement des troupes alliées en juin 1944 en Normandie.
La Normandie est par contre occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Les îles Anglo-Normandes sont les seuls territoires dépendant de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant le conflit. Guernesey est le théâtre en 1940 de l'opération Ambassador, un des premiers raids réalisés par les commandos britanniques contre l'occupant allemand.
La Normandie est un des points de départ de la reconquête de l’Europe par les Alliés. Le 6 juin 1944 est lancée l’opération Neptune, la phase d'assaut de l'opération Overlord, la plus grande opération amphibie de toute l’histoire militaire mondiale, menée simultanément sur plusieurs plages du Calvados et de la Manche.
De nombreuses agglomérations sont détruites lors des bombardements alliés. Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec les nombreux et vastes cimetières militaires, les blockhaus qui défient le temps qui passe, les musées dont le grand Mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région, ou encore les caissons de béton qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.
La Normandie depuis la Libération
Le front de mer reconstruit du Havre.
Lors de la difficile période d'après-guerre, de nombreuses villes dévastées doivent être reconstruites, notamment Caen et Le Havre.
En 1956, la France se dote d'un nouvel échelon administratif : les régions. Le Calvados, la Manche et l’Orne sont regroupés dans la région de Basse-Normandie tandis que l’Eure et la Seine-Maritime le sont dans celle de Haute-Normandie. Cette séparation ne fait pas l'unanimité et la réunification de la Normandie, par le regroupement des cinq départements normands, devient un sujet récurrent de la politique locale.
Comme d'autres régions françaises, les deux régions normandes développent leurs économies à la faveur des plans de décentralisation industrielle, avec notamment l'implantation d'usines liées à l'industrie automobile.
La réunification des deux régions en une unique Normandie est actée le 17 décembre 2014 pour une entrée en vigueur le 1 janvier 2016.
Géographie
Situation
La Normandie se trouve à l’ouest du continent européen et au nord-ouest de la France.
Ses deux façades maritimes (au nord et à l'ouest), de 603 km de longueur, font face à la Manche. À l'ouest de la péninsule du Cotentin se trouvent les îles Anglo-Normandes. Les territoires limitrophes sont, en commençant par le sud-ouest et en allant vers l'est : la Bretagne (Ille-et-Vilaine), les Pays de la Loire (Mayenne, Sarthe), le Centre-Val de Loire (Eure-et-Loir), l'Île-de-France (Yvelines, Val-d'Oise) et la Picardie (Oise, Somme).
Sa superficie est de 29 906 km (30 100 km avec les îles Anglo-Normandes), elle s'étend entre 50°07' et 48°17' de latitude nord, et entre -1°94' (-2°67' avec les îles Anglo-Normandes) et 1°79’ de longitude ouest.
La partie continentale est située dans le fuseau horaire de l'Heure normale d'Europe centrale, UTC+01:00 et les îles sont dans le Temps moyen de Greenwich, UTC±00:00. Plus anecdotiquement, la pointe de Barfleur se situe exactement aux antipodes des îles des Antipodes.
Îles Anglo-Normandes
Îles anglo-normandes.
Archipel de la Manche à l'ouest de la péninsule du Cotentin, les îles Anglo-Normandes faisaient partie du Massif armoricain. Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm sont les principales îles, auxquelles il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent à marée basse. Ces îles, souvent bordées de côtes abruptes, ont des paysages variés.
Îles Normandes
Le plus célèbre des îlots français, le Mont Saint-Michel, baigne dans la baie du Mont Saint-Michel, entre la Bretagne et la péninsule du Cotentin en compagnie de Tombelaine. Plus au large, l'archipel de Chausey comporte 52 îles d'une superficie totale de 6,5 km, dont une seule, la Grande-Île, comporte des habitations occupées par une petite population permanente de 30 personnes.
Au large de Cherbourg, l'île Pelée soutient la digue est de la rade de Cherbourg. Au nord-est du Cotentin, Tatihou, en face de Saint-Vaast-la-Hougue est une île accessible à pied à certaines marées basses. À l'est de la péninsule du Cotentin, l'archipel Saint-Marcouf inclut l'île du Large et l'île de Terre.
Littoral
Pays de Caux.
Bessin.
Les côtes maritimes normandes présentent des aspects très divers. Le long de la côte d'Albâtre, les hautes falaises du pays de Caux, au pied desquelles s’étendent des plages de galets, sont de véritables murs verticaux de craie et de silex, parfois échancrées par des valleuses abritant quelques ports, notamment Dieppe et Fécamp. La Côte Fleurie et la Côte de Nacre offrent de nombreuses stations balnéaires et de vastes plages de sable fin (Deauville, Trouville, Courseulles-sur-Mer). La Manche présente à la fois des promontoires cristallins élevés dans le nord du Cotentin (cap de la Hague) et des parties de littoral bas et sablonneux (vers Saint-Vaast et le mont Saint-Michel).
La Normandie connaît une importante érosion de son littoral qui est en grande partie liée à l’anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer. L’érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont Saint-Michel et le cap de la Hague, à l’ouest du département de la Manche : le recul peut aller jusqu’à cinq mètres par an en moyenne. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne.
Régions naturelles
Le paysage normand est surtout caractérisé par des bocages (bocage normand, pays d'Auge, pays de Bray) et des plaines (plaine de Caen, campagne de Falaise, plaine d'Argentan, campagne d'Alençon, campagne de Saint-André, campagne du Neubourg).
Au nord de la Seine
Rideaux de culture dans le pays de Caux.
Le pays de Caux est la partie la plus septentrionale de la Normandie. Son sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, couverte d’une couche d’argile à silex et d’un limon fertile, le tout surmonté par un vaste plateau à la surface légèrement ondulée.
À cheval sur les départements de Seine-Maritime et d'Oise, le pays de Bray, créé à partir de l'érosion d'un anticlinal, est une région de bocage, qui se caractérise par un sol argileux, favorable aux herbages pour l'élevage bovin laitier. Le Vexin normand, délimité par les vallées de l'Epte, de l'Andelle et de la Seine, se présente comme un plateau calcaire dont les méandres de la Seine ont creusé par endroits des falaises de craie abruptes.
Au sud de la Seine
Marais-Vernier.
Le long de la Seine, le Marais-Vernier, dans le Roumois, offre des paysages pour partie agraire à champs ouverts (openfields), où les cultures céréalières se mêlent à l'élevage bovin. La campagne du Neubourg, plateau de craie et d'argile à silex, recouvert d'une épaisse couche de lœss, possède de vastes étendues découvertes et plates, largement dominées par les cultures céréalières. La monotonie du paysage est rompue, de manière ponctuelle, par quelques rares boisements. La campagne de Saint-André (ou d’Évreux) est un plateau presque entièrement voué à de grande culture céréalière, qui évoque beaucoup la Beauce voisine. Le plateau de Madrie, situé entre la Seine et l’Eure, a un sol sableux qui permet la céréaliculture. Le Lieuvin et le pays d'Ouche sont des régions aux paysages de bocage ; elles annoncent le pays d'Auge situé à cheval sur les départements du Calvados, de l'Orne et de l'Eure. Le pays d'Auge est vallonné, bocagé, parsemé de nombreux bois ou forêts.
Au centre
Campagne de Falaise.
La partie jurassique du Bassin parisien a un sol argileux qui favorise la pâture et l'élevage. Au nord-ouest du Calvados, le Bessin désignait à l'origine le territoire compris entre l'Orne et la Vire. Depuis le XIX siècle et la disparition des haies bocagères, le Bessin oriental est devenu la plaine de Caen, terre vouée principalement à l'agriculture (en particulier les cultures céréalières). La plaine de Caen est peu à peu gagnée par l'urbanisation et la périurbanisation. Plus au sud, mais encore dans le Calvados, s'étend la campagne de Falaise, puis dans l'Orne, l’Hiémois, la plaine d'Argentan, la campagne d'Alençon et enfin, au sud-est de l'Orne, le Perche, des collines duquel de nombreux cours d'eau se dispersent pour aller rejoindre la Manche (Touques, Dives, Orne) ou la Seine (Eure, Avre, Iton, Risle).
Le Massif armoricain
Clécy en Suisse normande.
À l'ouest de la Normandie, le Massif armoricain, au sol souvent acide, offre de nombreux bocages. La région n'a pas vu pénétrer les systèmes d'assolement que l'on a rencontrés dans les openfields de l'est. Ces réseaux imbriqués de prairies, haies, talus et fossés jouent un rôle de corridors biologiques et empêchent l'érosion des sols.
La presqu’île du Cotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, la Hague ; au nord-est, le val de Saire ; au centre, le Plain (qui fait néanmoins partie du Bassin parisien), région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes. Au sud-ouest du département de la Manche, l’Avranchin est tourné vers la baie du Mont Saint-Michel ; au sud-est, le Mortainais a un paysage de bocage sur un flanc granitique et gréseux. Le bocage virois correspond au bassin de Vire et à la partie du synclinal bocain parcourue par la Vire et la Souleuvre. La Suisse normande, à cheval sur le Calvados et l’Orne, a un relief accidenté et verdoyant, avec des gorges sculptées par l’Orne et ses affluents, par érosion dans le Massif armoricain. Les berges du fleuve offrent un relief escarpé et un espace forestier important. Sur les collines, les champs, de taille modeste et pentus, sont très souvent bordés d’épaisses haies ou de murets en granite avec une végétation dense. Le pays d'Houlme est la partie occidentale de l’actuel département de l’Orne. Le Domfrontais ou Passais est une région bocagère située dans le sud-ouest du département de l'Orne, à l'est de laquelle se trouve la forêt d'Andaine.
Relief
Le site de la Roche d'Oëtre.
Le signal d'Écouves, d'une altitude de 413 m, est le point culminant de la Normandie. Façonné dans le grès armoricain (gros bancs de quartzite très durs), il est entièrement recouvert par la forêt. Le panorama se restreint aux collines proches.
En Suisse normande, le point le plus élevé du département du Calvados est le mont Pinçon qui culmine à 362 m d’altitude, tandis que la roche d'Oëtre, dans l'Orne, avec 118 mètres de hauteur, est un des plus prestigieux belvédères naturels de l’ouest de la France.
Au sud-ouest de l'Orne, Saint-Céneri-le-Gérei, avec une altitude maximum de 193 m, est hissé sur un piton rocheux granitique et irrégulier des Alpes Mancelles.
À Mortain (327 m d'altitude), des gorges profondes ont été creusées par les cours d'eau. On y trouve notamment les plus grandes cascades du Massif armoricain. Le belvédère de la Petite Chapelle Saint-Michel offre un très beau panorama donnant sur le mont Saint-Michel situé à 42 km de Mortain.
Climat
Le climat de la Normandie est un climat de type océanique. Les hivers sont relativement cléments sur le littoral, entre 5 °C et 6 °C en janvier, mais plus frais dans les terres, entre 3 °C et 4 °C en janvier. Les étés y sont frais, entre 16 °C et 17 °C en juillet, et humides. Les précipitations sont relativement abondantes, avec 123 jours de pluie par an en moyenne. L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 1 586 heures.
Données climatiques de quelques villes normandes Température (Moyenne annuelle) (en °C) Précipitations par an (en mm) Ensoleillement par an (en heures) Min. Max. Alençon 6,4 15,1 738,4 1615 Caen 7,1 14,7 723,2 1624 Rouen 6,2 13,9 820,6 1518
Hydrographie
Les cours d’eau de la Normandie sont la Seine et ses tributaires : Epte, Andelle, Eure, Risle, Robec, ainsi que de nombreux petits fleuves côtiers : Bresle, Touques, Dives, Orne, Vire, Sée, Sélune, Couesnon, Gerfleur. La Veules, plus petit fleuve de France, se jette à Veules-les-Roses, entre Dieppe et Saint-Valery-en-Caux, en Seine-Maritime. Les bordures sud de la province, drainées par la Mayenne, la Sarthe et leurs affluents, appartiennent au bassin de la Loire.
Le Couesnon.
La Seine aux Andelys.
La Bresle canalisée entre Eu et Le Tréport.
Géologie
Carte géologique du massif armoricain.
Nez de Jobourg dans la Hague.
La Normandie appartient à la plaque eurasienne. D'un point de vue géologique, la géographie de la Normandie peut se scinder selon une ligne transversale allant de Bayeux à Alençon, l'ouest faisant partie intégrante du Massif armoricain, et l'Est du Bassin parisien, deux grandes régions naturelles de formations très différentes. Cette répartition ne correspond d’ailleurs pas à la division entre Haute et Basse-Normandie car la limite traverse du nord au sud les départements du Calvados et de l’Orne. Les rivières découpent des vallées profondes.
L'orogenèse icartienne a intéressé la péninsule de la Hague, où affleurent les plus vieilles roches de France (à l'instar du Trégor mais surtout du bailliage de Guernesey qui comprend Sercq et Aurigny). Il y a 600 millions d'années, seule la partie cadomienne du Massif armoricain est émergée. Il y a 200 millions d'années, durant le jurassique inférieur, alors que le Massif armoricain est émergé, ce qui deviendra le Bassin parisien est une mer. Au miocène (il y a 5 à 20 millions d'années), le réseau hydrographique actuel, dont la Seine, est mis en place. Le bassin est alors une vaste plaine dominant à peine le niveau de la mer.
À l’ouest (Manche, sud-ouest du Calvados, ouest de l’Orne), le Massif armoricain consiste en lambeaux de l'ancienne chaîne cadomienne, constituée de roches plutoniques granitiques, accompagnées pour la plupart de roches détritiques terrigènes auxquelles se sont ajoutés des sédiments paléozoïques et qui ont été légèrement plissés durant l'orogenèse hercynienne. Les lignes de crêtes armoricaines sont approximativement orientées est-ouest et sont constituées de « grès armoricain » (quartzite) très dur. La partie armoricaine alterne forêts et prairies.
Au centre (à l’est et au nord du Calvados et à l’est de l’Orne), les couches calcaires jurassiques du Bassin parisien sont très propices aux cultures céréalières.
À l'est (Haute-Normandie), le Bassin parisien est une vaste dépression où se sont accumulées des roches sédimentaires d'origine marine, lacustres, lagunaires et fluviatiles. Les paysages de plaines et de plateaux de faible hauteur (pays de Caux) attestent la présence du calcaire ou de la craie. Les couches de silex aident la résistance à l'érosion. Les surfaces y sont presque horizontales ou très peu ondulées. Le sol, argileux, favorise la pâture et l'élevage ; cependant, le sud-est de la Haute-Normandie constitue le prolongement du plateau céréalier de la Beauce.
La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies, bocages) se retrouvent à l’identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.
Environnement
Les parcs naturels régionaux
La Normandie compte quatre parcs naturels régionaux : le parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, le parc naturel régional Normandie-Maine, le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et le parc naturel régional du Perche, qui occupent 17 % du territoire régional. Ils présentent des richesses très variées, qu’il s’agisse du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.
Flore
La forêt couvre 14 % du territoire. Il s'agit là d'un faible couvert forestier, comparé à la moyenne nationale (28 %), mais compensé par les « forêts linéaires » que forment les haies bocagères.
Les landes recouvrent les sols pauvres, acides mais humides du département de la Manche.
Faune
Vache normande.
Basset artésien normand.
Du fait d'une tradition agricole ancestrale, la Normandie est la région d'origine de nombreuses races animales d'élevage ou de compagnie. Surtout connue pour son cheptel bovin grâce à la célèbre vache normande, une multitude de races constituent la faune de Normandie.
Âne normand
Âne du Cotentin
Percheron
Cob normand
Augeron
Anglo-normand (originaire du Plain)
Âne andalou ou anko du Perche
Selle français (issu du cheval anglo-normand)
Trotteur français (issu du carrossier normand)
Normande
Jersiaise
Roussin de la Hague
Cotentin
Avranchin
Chèvre des fossés
Porc de Bayeux
Porc blanc de l'Ouest
Poule courtes-pattes
Poule du Merlerault
Poule de Dampierre
Poule de Crèvecœur
Poule de Gournay
Poule de Caumont
Poule de Pavilly
Poule de Caux
Coucou de France
Cotentine
Canard de Rouen
Oie normande
Oie de Bavent
Dindon noir de Normandie
Basset artésien normand, chien de chasse ou de compagnie
Chartreux, chat très populaire en Normandie, trouvant ses origines dans le nord-ouest de la France
Épagneul de Pont-Audemer, chien à poil frisé et légèrement bourru, de couleur marron ou marron et gris chiné, originaire du Marais-Vernier
Les zones humides (marais, prés-salés, tourbières, baies) sont des refuges pour de nombreux amphibiens et une multitude d'oiseaux nicheurs ou migrateurs (râle des genêts, spatule blanche, avocette, héron butor, etc.).
Transports
Le réseau routier
Le pont de Normandie.
La Normandie dispose d'un réseau routier dense qui maille tout son territoire. Ce maillage a été renforcé par la construction des ponts de Brotonne, de Tancarville, de Normandie, et du pont Gustave Flaubert à Rouen.
Des autoroutes relient Rouen, Le Havre et Caen entre elles et également à Paris, Lille, Rennes ou Angers ainsi qu'au reste du réseau autoroutier européen.
Le réseau ferroviaire
La Normandie est desservie par quatre lignes nationales. Trois relient la Normandie à Paris, vers Rouen et Le Havre, Caen et Cherbourg, et Argentan et Granville, et une relie Caen à Tours, via Le Mans.
Plusieurs lignes régionales existent par ailleurs, entre Lison et Pontorson (liaison Caen - Rennes), Serquigny et Oissel (liaison Caen - Rouen), Rouen et Dieppe, Rouen et Abancourt (liaison Rouen - Amiens), entre Abancourt et Le Tréport (liaison Paris - Dieppe), entre Bréauté et Fécamp, entre Le Havre et Rolleville et entre Lisieux et Trouville - Deauville.
En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont réservées au fret (par exemple la desserte d’Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas des lignes Caen - Flers, qui traverse la Suisse normande, et Le Havre - Fécamp dont une réouverture est parfois réclamée par certains (et notamment les Verts).
La gouvernance des trains Intercités normands va être transférée à la région de Normandie .
On peut aussi mentionner l’existence de quelques trains touristiques.
Le réseau maritime
Phare de la Hague, Cotentin
Avec 600 km de côtes le long de la Manche, la Normandie dispose de l’axe maritime le plus fréquenté du monde. Elle constitue le troisième complexe portuaire européen et le premier complexe portuaire français avec cinq ports, dont les deux grands ports internationaux du Havre et de Rouen et les ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. La moitié des transports internationaux maritimes de France et 60 % du trafic de conteneurs français passent par ses ports.
La liaison avec la Grande-Bretagne et l’Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (559 200 passagers), du Havre (268 700 passagers), Caen (1 021 700 passagers) et Dieppe (254 400 passagers).
La desserte des îles Anglo-Normandes est assurée depuis les ports de Granville, Carteret et Diélette, vers Jersey (Gouray et Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Pierre-Port), Aurigny et Sercq.
Le réseau fluvial
La Normandie représente 10 % du trafic fluvial français : 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine entre Le Havre et la région parisienne.
Le réseau aérien
Il y a cinq aéroports internationaux en Normandie continentale:
Aéroport international de Deauville Normandie, Saint-Gatien-des-Bois (14) : 149 300 passagers en 2015, avec une seule ligne régulière, vers Londres ; son trafic provient aux 3/4 des vols charters vers la Méditerranée. Cet aéroport est largement subventionné par les pouvoirs publics.
Aéroport de Caen-Carpiquet, Carpiquet (14) : 129 000 passagers commerciaux en 2015 (+12% par rapport à 2014) ; son trafic est porté par ses nombreuses lignes régulières vers Londres (Flybe), Lyon (Hop Air France), Anvers et Bordeaux (Chalair), et vers la Corse(Volotéa).
Aéroport du Havre-Octeville, Octeville-sur-Mer (76) : 6 200 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; cet aéroport est passé près de la fermeture avant qu'un tour-opérateur n'annonce des vols charters pour 2016.
Aéroport Rouen Vallée de Seine, Boos (76) : 5 200 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; il accueille principalement des vols d'affaires, des vols sanitaires en relation avec le CHU de Rouen, des vols militaires, vols de formation et vols de loisir liés à l’activité de ses bases.
Aéroport de Cherbourg-Maupertus, Maupertus-sur-Mer (50) : 4 800 passagers commerciaux en 2015, sans ligne régulière ; il accueille principalement des vols d'affaire et des vols charters pour des tour-opérateurs.
L'aéroport de Deauville, le plus central, tend depuis les années 2010 à s'imposer comme le principal aéroport de la région , mais le conseil régional, malgré le faible trafic, souhaite constituer une autorité aéroportuaire commune aux cinq aéroports de la région pour faire jouer leur complémentarité.
Les îles Anglo-Normandes, quant à elles, disposent de trois aéroports, qui les relient à la Grande-Bretagne et au continent. Ils se caractérisent par un trafic d'une toute autre importance:
Aéroport de Jersey, Saint-Pierre, Jersey : 1 554 390 passagers commerciaux en 2015, nombreuses liaisons vers le Royaume-Uni, Guernesey, Paris-Orly, Rotterdam, Amsterdam, Anvers, Berlin , Munich .
Aéroport de Guernesey, La Forêt, Guernesey : 894 602 passagers commerciaux en 2015.
Aéroport d'Aurigny, Sainte-Anne, Aurigny : 59 843 passagers commerciaux en 2015.
Administrations et politiques
Administration
Normandie française
La Normandie est répartie, de 1956 à 2016, entre deux régions administratives, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie, dont les capitales régionales sont respectivement Rouen et Caen.
Les régions françaises sont gérées par un conseil régional élu pour six ans au suffrage universel direct, qui ne possède pas de compétence législative, mais dispose d'un pouvoir réglementaire , notamment dans le domaine de l'action économique. Les conseillers régionaux élisent le président du conseil régional. Ce dernier préside l'assemblée et dispose du pouvoir exécutif. Il est chargé de faire voter et exécuter les décisions budgétaires, il est autorisé à recruter du personnel pour constituer ses services. Chaque région possède également un préfet de région, nommé par le Gouvernement, dont le rôle est de représenter l'État et de s'assurer du bon fonctionnement des services déconcentrés, comme par exemple la coordination des services de police.
Par ailleurs, Cherbourg est la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Îles Anglo-Normandes
Les îles Anglo-Normandes sont divisées en deux bailliages dépendant de la Couronne britannique, Jersey et Guernesey, dont les capitales sont Saint-Hélier et Saint-Pierre-Port. Ils jouissent d'une autonomie interne, sauf pour la défense et la diplomatie. Ils ne font pas formellement partie du Royaume-Uni, ni conséquemment, de l’Union européenne. Une loi du Royaume-Uni ne s'applique à un bailliage que sur la demande d'un gouvernement insulaire. Dans le cadre du bailliage de Guernesey, Sercq et Aurigny sont elles-mêmes autonomes, chacune ayant son propre parlement et son administration locale.
Le souverain britannique nomme deux lieutenant-gouverneurs, un pour chaque bailliage. Ils sont les représentants de la Couronne britannique. Les lieutenants-gouverneurs sont de fait chefs d'État ; ils approuvent et promulguent (au nom de la Couronne) les lois votées par leur parlement en accord avec leur constitution. Leurs fonctions sont principalement diplomatiques et cérémonielles. Les baillis, nommés également par la Couronne, sont les premiers dirigeants civils. Ils tiennent leur poste jusqu'à leur retraite. Ils président en tant que juge la Cour royale ; ils gouvernent les États et représentent la Couronne aux occasions civiques. Les baillis doivent être des hommes de loi qualifiés.
Le bailliage de Jersey inclut les Minquiers, les Écréhou, les Dirouilles et les Pierres de Lecq (ou Paternosters en anglais) et le bailliage de Guernesey les îles d’Aurigny, Brecqhou, Sercq, Herm, Ortac, Jéthou, Lihou, Burhou et les Casquets.
Chiffres clés des administrations de Normandie Superficie (km) Population Préfecture ou capitale Sous-préfecture Densité (hab/km) Normandie 30 100 3 450 388 114 Haute-Normandie 12 317 1 825 667 Rouen 151 76 Seine-Maritime 6 278 1 248 580 Rouen Dieppe et Le Havre 199 27 Eure 6 040 577 087 Évreux Bernay et Les Andelys 96 Basse-Normandie 17 589 1 467 522 Caen 83 14 Calvados 5 548 678 303 Caen Bayeux, Lisieux et Vire 122 50 Manche 5 938 496 937 Saint-Lô Avranches, Cherbourg-Octeville et Coutances 84 61 Orne 6 103 292 282 Alençon Argentan et Mortagne-au-Perche 48 GBG Guernesey 78 65 573 Saint-Pierre-Port 836 GBJ Jersey 116 91 626 Saint-Hélier 790
Politique
Élections régionales
Lors des élections régionales de 2010, les conseils régionaux des deux régions normandes sont dominés par les listes de gauche, menées par le Parti socialiste. La Basse-Normandie, dirigée depuis 1986 par l'UMP René Garrec, est remportée par Laurent Beauvais. En Haute-Normandie, Alain Le Vern, qui a pris la région au RPR Antoine Rufenacht en 1998, est réélu. Il démissionne pourtant en 2013 et se trouve remplacé par Nicolas Mayer-Rossignol.
Composition des conseils régionaux en Haute-Normandie et Basse-Normandie depuis 2013 Haute- Normandie Têtes de liste Partis Sièges Sièges de la majorité Nicolas Mayer-Rossignol PS 22 37 Sébastien Jumel FG - R&S 9 Claude Taleb EÉ - Cap21 6 Bruno Le Maire Majorité présidentielle 12 Nicolas Bay FN 6 Basse- Normandie Tête de liste Parti Sièges Sièges de la majorité Laurent Beauvais PS - PCF - PRG - MRC 23 32 François Dufour EÉ 9 Jean-François Le Grand Majorité présidentielle 15
1 2 Président du conseil régional.
Régionalisme
L’activité du régionalisme normand vise essentiellement à mettre fin à la partition de la Normandie datant de la création des régions administratives françaises en 1956 et d’obtenir la réunification des actuelles régions de Haute et de Basse-Normandie. La réunification de la Normandie est un thème récurrent, notamment aux moments des élections régionales. Il est notamment défendu par le Mouvement normand. Cette réunification est actée en 2014 dans le cadre du redécoupage des régions décidé en 2014 sous la présidence de François Hollande dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation.
Il existe aussi plusieurs mouvements régionalistes se réclamant de l'autonomisme (le Parti Fédéraliste de Normandie, l'Action Normande, le Normanring, Mouve Tei, etc.), dont les objectifs sont, outre la réunification normande, l'autonomie de la Normandie, la défense de sa langue, de ses sports, jeux, danses et musiques traditionnels. Ces derniers domaines sont également défendus par plusieurs associations culturelles (TecNor, Terroir Histoire et Tradition de Normandie, Les Haches du Cotentin, Magène, Association Régionaliste Alfred Rossel, Le p'tit capé d'Brix, Société Jèrriaise, Société Guernesiaise, etc.).
Emblèmes et symboles
Blason de la Normandie
Blason de la Normandie traditionnel en France
Les treis cats
L’écu rouge à deux léopards jaunes tournant la tête de face, blasonné de gueules à deux léopards d’or l’un sur l’autre, est l’emblème héraldique de la Normandie continentale. Dans les îles Anglo-Normandes, les deux bailliages de Jersey et de Guernesey qui constituent la Normandie insulaire portent un blason à trois léopards, comme celui de Richard I d’Angleterre, dit plus tard Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Savoir lequel des deux blasons est le plus ancien demeure un sujet de polémique et de recherche historique pour certains.
Henri II Plantagenêt aurait porté comme comte d’Anjou un long bouclier bleu chargé sans doute de huit lionceaux d’or (comme on peut encore l’admirer au Mans sur la plaque funéraire de son père Geoffroy Plantagenêt), puis les aurait réduits à deux lions, la taille des boucliers s’étant raccourcie. Le premier sceau de son troisième fils Richard Cœur de Lion ainsi que des témoignages contemporains attestent qu’il fit d’abord usage d’un écu à un seul lion. De retour en Angleterre en 1194, il adopta un nouveau sceau à trois lions/léopards posés l’un sur l’autre. L’une des hypothèses, discutable, est que Richard aurait introduit le troisième léopard tiré du blason de sa mère Aliénor d'Aquitaine, les ducs d’Aquitaine arborant un seul léopard. Mais il est fort probable qu'il y ait plutôt adjoint celui du sceau de la ville de Rouen (créé au XI siècle à partir du Hrifsklímsli : « monstre agrippeur », le léopard était partie intégrante du sceau de la ville au début du XII siècle), pour remercier les Normands d'avoir aidé à verser sa rançon (ce que les Plantagenêts, en France, avaient refusé de faire).
Toutefois, on ne connaît pas de représentation héraldique à deux léopards avant Richard autre que l’écu de son frère Jean sans Terre comme comte de Mortain avant son accession au trône, ce qui tendrait à accréditer le fait que ce blason à deux léopards était l’écu héraldique originel de la ville de Mortain (le blason actuel aux fleurs de lys étant une création française issue de l’écu de la branche capétienne donc française d’Évreux-Navarre). Lorsque la Normandie continentale est passée sous contrôle français, Philippe Auguste a importé l’héraldique royale, tandis que le duché de Normandie insulaire (îles Anglo-Normandes) a conservé le blason à trois léopards, emblème familial que les Plantagenêts n’avaient pas de raison de modifier.
Parmi les ducs de Normandie issus des Capétiens, Jean le Bon porta les armes des Valois (de France ancien à la bordure de gueules) et son fils Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois, porta un écartelé de Valois et de Viennois. Au XIV siècle, les armoriaux présentent déjà l’écu à deux léopards d’or pour la Normandie. Mais il a fallu attendre 1465 pour voir officiellement apparaître les deux léopards dans les armes d’un duc de Normandie, avec Charles de France, jusqu’en 1466. Nanti du titre de duc de Normandie de 1785 à 1789, le fils de Louis XVI a, quant à lui, porté un écartelé de France et de Normandie à deux léopards. Notons que Robert d’Alençon, comte du Perche (+1371) semble avoir parti ses armes d’Alençon ancien brisé d’un châtelet et de Normandie à deux léopards.
Bien qu'effective depuis 1290, l'utilisation des armes royales par les îles Anglo-Normandes a été acceptée en 1907, mais jamais officiellement accordée.
Drapeaux normands
Le drapeau normand est un emblème non officiel de la Normandie, province historique française.
Plusieurs drapeaux sont actuellement en usage et coexistent donc en Normandie. Ils suivent deux modèles : le drapeau héraldique et le drapeau à croix de saint Olaf.
Les deux bailliages de Jersey et de Guernesey et leurs dépendances usent en revanche de drapeaux officiels.
Drapeau héraldique de Normandie.
Drapeau à croix de Saint Olaf de Normandie.
Drapeau Normand de la ville natale de Guillaume le Conquérant et ses origines scandinaves.
Pavillon naval et régional des marins Normands ou autres moyens de transports.
Drapeau de Jersey.
Drapeau de Guernesey.
Devise
En 1046, le fils et successeur désigné de Robert le Magnifique, Guillaume, échappe de peu à une tentative d'assassinat organisée par des barons rebelles du Bessin et du Cotentin qui ont choisi comme chef Gui de Brionne.
Guillaume lève une armée qui, alliée à ses chevaliers et ses gens d'armes fidèles, va affronter, en 1047, les troupes rebelles dans la plaine du Val-ès-Dunes.
Beaucoup de rebelles sont des païens (« Vieux Normands ») ou des chrétiens encore imprégnés de mythologie nordique et sont restés plus proches de leurs origines scandinaves que les Normands de l'est. Ils chargeront au cri de « Thor Aïe ! » (« Thor aide »)et les troupes du duc répondent « Diex Aïe » (ou « Dex Aïe » : Que Dieu me vienne en aide). Le jugement de Dieu est favorable à Guillaume qui s'affirme comme le chef incontesté de la Normandie.
Une autre devise est souvent utilisée: « Viriliter et Sapienter » (Courage et Sagesse), locution latine qui se trouve sur la tapisserie de Bayeux (Hic Willelm dux alloquitur suis militibus ut praeparent se viriliter et sapienter ad prelium contra aglorum exercitu )
Hymne
La chanson Ma Normandie, de Frédéric Bérat, se chante officiellement à Jersey.
La chanson Ma Normandie laisse souvent place a d'autres chants utilisés comme hymne: Sarnia Chérie (en anglais et normand guernesiais, chantée a Guernesey), Man Biau P'tit Jerri (en anglais et jèrriais, chantée à Jersey), Sus la Mé (chanson écrite par Alfred Rossel, qui est considérée comme l'hymne du Cotentin. On trouve également deux versions de Ma Normandie en langue normande, l'une écrite par Alphonse Allain, l'autre par Fred Vaquin, ainsi qu'une version écrite en Jèrriais.
Saint patron
Saint Michel, archange, est le saint patron de la Normandie.
Un des édifices les plus célèbres qui lui a été dédié est le mont Saint-Michel, qui tient ce nom depuis 710 grâce à l’évêque saint Aubert d’Avranches.
Population et société
Démographie
La Normandie compte plus de 3,15 millions d’habitants (Normands) pour une densité de population proche de la moyenne nationale, soit environ 110 habitants au kilomètre carré. La population des îles normandes dépasse, quant à elle, les 150 000 habitants, soit environ 780 habitants au kilomètre carré.
Les communes normandes comptant plus de 10 000 habitants Commune Division administrative territoriale Population sans doubles comptes Population unité urbaine Population aire urbaine Densité hab./km de la commune Rouen Préfecture de la région de Normandie Préfecture de la Seine-Maritime Chef-lieu de la Métropole Rouen Normandie 110 933 4** 000 **9 291 5 177 Caen Ex-Préfecture de région de Basse-Normandie Préfecture du Calvados Chef-lieu de la Communauté d'agglomération Caen la Mer 108 954 198 000 397 000 4 266 Le Havre Sous-préfecture de la Seine-Maritime 175 497 248 547 294 000 3 829 Cherbourg-Octeville Sous-préfecture de la Manche 39 003 91 717 118 000 2 825 Évreux Préfecture de l’Eure 50 537 110 000 1 947 Elbeuf Chef-lieu de canton de la Seine-Maritime, ville de la Métropole Rouen Normandie 17 178 88 292 1 059 Dieppe Sous-préfecture de la Seine-Maritime 31 963 81 845 2 952 Alençon Préfecture de l’Orne 28 918 68 000 2 616 Saint-Lô Préfecture de la Manche 19 623 51 629 833 Lisieux Sous-préfecture du Calvados 23 166 44 716 1 737 Louviers Chef-lieu de canton de l'Eure 17 734 42 338 670 Flers Chef-lieu de canton de l'Orne 16 947 34 386 747 Vernon Chef-lieu de canton de l'Eure 25 147 34 384 704 Fécamp Chef-lieu de canton de la Seine-Maritime 19 207 31 013 1 289 Saint-Hélier Capitale du bailliage de Jersey 29 400 2 671 Granville Chef-lieu de canton de la Manche 12 687 29 300 1 323 Sotteville-lès-Rouen Ville de la Métropole Rouen Normandie 28 835 4 085 Saint-Étienne-du-Rouvray Ville de la Métropole Rouen Normandie 28 102 1 594 Argentan Sous-préfecture de l’Orne 17 448 27 387 805 Vire Sous-préfecture du Calvados 12 815 26 274 550 Le Grand-Quevilly Ville de la Métropole Rouen Normandie 24 930 2 361 Bayeux Sous-préfecture du Calvados 14 961 23 191 1 957 Le Petit-Quevilly Ville de la Métropole Rouen Normandie 21 898 5 051 Mont-Saint-Aignan Ville de la Métropole Rouen Normandie, campus universitaire de Rouen 19 341 2 602 Bernay Sous-préfecture de l'Eure 10 449 12 300 19 301 434 Yvetot Chef-lieu de canton de la Seine-Maritime 11 816 15 329 1 598 Bois-Guillaume Ville de la Métropole Rouen Normandie 12 872 1 454
Langues
Le Coup d’œil purin, satire polémique dans la langue normande, éditée à Rouen, en 1773
La Normandie est partagée entre deux langues officielles usitées au quotidien : le français (en France) et l’anglais (dans les îles Anglo-Normandes). L'anglais et le français sont les langues officielles du bailliage de Jersey. L'anglais est la seule langue officielle du bailliage de Guernesey. Chaque langue est toutefois mâtinée d’expressions et de mots locaux tirés des langues régionales (voir aussi français de Jersey).
La principale langue régionale de Normandie est le normand, qui comprend plusieurs formes linguistiques (voir ligne Joret). De nos jours, le normand s’entend le plus souvent dans le Cotentin et le pays de Caux, ainsi qu’aux îles Anglo-Normandes comme le jersiais et le guernesiais. Alfred Rossel, Louis Beuve (1869-1949), Côtis-Capel (1915-1986) et Marcel Dalarun (né en 1922), poètes cotentinais, en sont des figures connues.
Alors qu'on ne compte plus aujourd'hui qu'environ 20000 locuteurs en Normandie, diverses associations contribuent à la sauvegarde du normand en organisant des cours et des discussions, et en éditant des disques de chansons et des recueils, dans un contexte régional fortement marqué par la disparition progressive des locuteurs.
Au Moyen Âge, en Angleterre, à la cour des rois et dans l’aristocratie anglo-normande, l’anglo-normand, une ancienne langue d'oïl, était parlée. La littérature anglo-normande s’est développée au cours de la période allant de 1066 à 1204 lorsque le duché de Normandie et l’Angleterre étaient unis au sein du royaume anglo-normand.
Toponymie
La toponymie normande est fondée sur un substrat celtique et gallo-roman conséquent, ainsi que sur une mince couche de toponymes et d'appellatifs empruntés au germanique westique, notamment dans le pays de Bray. On note une prééminence des patronymes et matronymes germaniques dans la formation des noms de domaine basés sur des appellatifs romans au Moyen Âge (pour toute cette partie, se référer à toponymie française). Cependant, dans le pays de Caux, le Roumois, le Clos du Cotentin, les côtes ouest du Cotentin, la basse vallée de la Seine et les environs de Caen, les anthroponymes d'origine scandinave ou anglo-scandinave prédominent nettement. Dans certaines régions, les appellatifs d'origine scandinave sont aussi nombreux que ceux d'origine romane, si l'on exclut les formations modernes bien évidemment. La densité de la colonisation par les Vikings/Normands a été notable dans ces pays du duché de Normandie, le reste du territoire ayant gardé un caractère autochtone pré-normand significatif.
Religion
Pour l'Église catholique, la Basse-Normandie et la Haute-Normandie font partie de la province ecclésiastique de Rouen.
L’évangélisation de la Normandie remonte au haut Moyen Âge (IV siècle). Dès cette époque furent fondés des évêchés à Rouen, Évreux, Lisieux, Sées, Bayeux, Coutances et Avranches. La province ecclésiastique de Rouen (siège d’un archevêché) correspond aux limites de l’ancienne province. Les ravages dus aux incursions normandes cessent avec le baptême, sous le nom de Robert, de Rollon, premier duc de Normandie, qui sera dès lors protecteur de l’Église.
Les ducs de Normandie, puis les rois de France ont encouragé le développement du monachisme normand : la région compte de nombreuses abbayes : l'abbaye du Mont-Saint-Michel, l’abbaye aux Hommes et l’abbaye aux Dames de Caen, l’abbaye de Jumièges, l’abbaye de Saint-Wandrille, l’abbaye de Hambye, l’abbaye de Graville, l’abbaye de Fécamp, l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville, l’abbaye de Saint-Évroult, l’abbaye Notre-Dame du Bec, l’abbaye de Montivilliers, l’abbaye de Cerisy, l’abbaye de Lonlay, l’abbaye de Mortemer, l’abbaye Saint-Martin de Troarn, l’abbaye de Montebourg, les abbayes Saint-Amand et Saint-Ouen de Rouen, etc.
Comme le dit un célèbre proverbe, « saint Martin et sainte Marie se partagent la Normandie ». En effet, ils se partagent la majeure partie des dédicaces des églises normandes. Cela s’explique par le fait que la Normandie a été évangélisée vraisemblablement par saint Martin de Tours et ses disciples à partir du IV siècle, le culte marial prenant ensuite son essor au V siècle (après le concile d'Éphèse de 431 en Orient puis à partir de 476 en Occident), en pleine période d’enracinement du christianisme dans la province.
Parmi les saints normands, il faut noter Jean Eudes, un acteur majeur de l'École française de spiritualité, Thérèse de Lisieux, née à Alençon et morte à Lisieux où elle est à l’origine d’un des plus importants pèlerinages de France. Le nom d’un autre docteur de l'Église lié à la Normandie est Anselme de Cantorbéry. Arrivé comme élève en 1059 à l'abbaye Notre-Dame du Bec, il en devient l'abbé en 1078 puis archevêque de Cantorbéry en 1093. Il est l’un des plus grands théologiens et philosophes du Moyen Âge.
Pendant la Réforme (au XVI siècle), une partie de la Normandie constituait un des bastions du protestantisme en France, et le pays de Caux garde une minorité protestante.
L’anglicanisme est la religion d’État des îles de la Manche, mais le catholicisme et le méthodisme y sont représentés par des minorités assez importantes de fidèles.
Éducation
Les académies de Caen et de Rouen regroupent l'ensemble des établissements scolaires de la région Basse-Normandie et de Saint-Pierre-et-Miquelon pour celle de Caen et de la Haute-Normandie pour celle de Rouen. L'académie de Caen faisait partie de la zone A (voir ici), mais elle a rejoint la zone B en septembre 2015. L'académie de Rouen fait partie de la zone B (voir ici).
Enseignement supérieur
La Normandie abrite l'université de Caen, fondée en 1432 par Henri VI d'Angleterre. Le 7 juillet 1944, deux jours avant la libération par les Britanniques, l'université est totalement rasée par les bombardements. Le 13 novembre 1948, la reconstruction commence et elle rouvre ses portes en 1957 avec 4 000 étudiants. En 1966, l'université de Rouen est créée, elle-même voyant l'autonomisation de l'université du Havre en 1984. En 2010, le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur Normandie université est inauguré.
En 2010, l'université de Caen Basse-Normandie comptait 24 244 étudiants, celle de Rouen 24 351 étudiants et celle du Havre 7 040 étudiants.
Économie
Traditionnellement, l’économie normande est très agricole. En Haute-Normandie, elle est diversifiée entre céréales et élevage. Cependant, la Haute-Normandie a aussi vu se développer de gros pôles industriels.
La filière automobile est un gros employeur, avec 25 000 salariés en Basse-Normandie (PSA, Renault Trucks, Faurecia, etc.), tandis que le premier employeur industriel haut-normand est Renault, qui dispose de quatre usines (Sandouville, Cléon, Grand-Couronne et Dieppe).
L’économie normande, du fait de la grande façade maritime de la région sur la Manche, est fortement tournée vers la mer (pêche, transport maritime, trafic passagers, etc.). Le Havre dispose ainsi d’un pôle logistique.
L’énergie est un secteur important en Normandie, à travers notamment trois centrales électronucléaires (Paluel, Flamanville et Penly), ainsi qu'une centrale thermique à flamme au Havre.
La Normandie représente 60 % des surfaces de lin textile en France.
Le tourisme est également une ressource importante.
Emplois par secteur économique (2008) PIB (en million d'euros) (2009) Taux de chômage (2010) agriculture construction industrie service marchand service non marchand Haute-Normandie 2,0 % 7,5 % 18,7 % 42,2 % 29,6 % 48 555 (2,54 % du PIB national) 10,30 % Basse-Normandie 4,9 % 7,7 % 16,7 % 39,2 % 31,4 % 34 869 (1,84 % du PIB national) 8,60 % France 2,6 % 6,7 % 13,9 % 47,0 % 29,8 % 1 907 145 9,30 %
Tourisme
L'industrie du tourisme en Normandie dispose de nombreux atouts qui en font la 8 destination régionale des touristes français. Elle est particulièrement bien située sur le segment des courts séjours: elle occupe le 5 rang régional.
Château Gaillard.
Le Vieux bassin d'Honfleur.
Le Havre.
Arromanches, plages du Débarquement.
Port Racine.
Colombages.
Saint-Céneri-le-Gerei.
Baie du Mont-St-Michel.
Mont Saint-Michel.
Abbaye de Cerisy.
Sciences
Caen est le site du GANIL, accélérateur d’ions lourds.
Val-de-Reuil accueille le bassin d'essais des carènes : études et développement des carènes de navires (site militaire) dépendant de la délégation générale pour l'Armement.
Vernon héberge le laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) dépendant de la délégation générale pour l'Armement.
Techniques
Pot de pharmacie en faïence de Rouen de la fin du XVIIsiècle
Dentelle d'Alençon
Rouennerie
Faïence de Rouen
Porcelaine de Bayeux
Fabrication de cloches et dinanderie à Villedieu-les-Poêles
Chantiers navals et construction sous-marinière de Cherbourg-Octeville
Conception et fabrication des moteurs de la fusée Ariane (Snecma à Vernon)
Leader mondial du palier magnétique actif (S2M à Saint-Marcel)
Activité verrière de la vallée de la Bresle
Chanu capitale du clou normand
Culture
Groupe de danse folklorique normande
Caen est le site de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.
Rouen est le site de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen et est associée au mouvement artistique de l’école de Rouen.
Architecture
L’habitat traditionnel est fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne, torchis, toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d’Auge, la maison de brique vers l’est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen, Bessin, pays de Falaise) et l’Orne, celle de granit dans la Manche, l’ouest de l’Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste en Suisse normande.
Histoire de l'architecture en Normandie
Les envahisseurs vikings devenus barons normands construiront des châteaux en bois sur des monticules de terre, qui donneront lieu au développement des châteaux à motte féodale et des grandes églises en pierre dans le style roman propre aux Francs. Dès 950, ils érigeront des donjons en pierre (voir aussi Logis seigneurial).
Les Normands raffineront le plan des premières basiliques avec l’abbatiale Saint-Étienne de Caen, commencée en 1067, qui servira de modèle aux cathédrales anglaises de plus grande taille dont la construction débutera vingt ans plus tard.
En Angleterre, l’art roman de la fin du XIau début duXII siècle est appelé art normand, car ce sont les Normands qui l'ont importé dans l'île. Cette influence normande se fit également sentir en Écosse, en Irlande ou en Sicile.
La cathédrale de Durham, construite au XII siècle en Angleterre, sans aucun doute par des tailleurs de pierre normands, révolutionne l’art roman : la voûte de la nef est constituée d'arcs qui se croisent en diagonale. Ce mode de conception est le trait d'union avec le style gothique.
Une des spécificités du gothique normand (fin du XII siècle - début du XIII siècle) est la présence d'une tour centrale (qui peut cependant se rencontrer ailleurs en France, comme c'est le cas à Laon).
Au XVIIsiècle, on construit des châteaux de style classique (Balleroy, Beaumesnil, Cany, Flamanville).
Au XVIII siècle, Jacques François Blondel réalise de nombreuses maisons de plaisance en Normandie ainsi que des petits châteaux en pierre de Caen.
Dans la seconde moitié du XIX siècle, Jacques Baumier crée le style néo-normand pour des villas, caractérisé par des bâtiments construits à partir d'une structure à pans de bois traditionnelle, mais avec des matériaux modernes.
Entre 1886 et 1914, le quartier de la Belle Époque à Bagnoles-de-l'Orne, inspiré par le courant néo-normand, développe un style architectural "bagnolais" à nul autre semblable.
Après la bataille de Normandie, de nombreuses villes normandes sont lourdement touchées. Une reconstruction urbaine massive s'impose dans les années 1950 et 1960. Au Havre, une note avant-gardiste apparaît. À Caen, de larges avenues rectilignes, bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, confèrent une grande unité architecturale.
C’est le Normand Charles de Gerville qui, en 1818, est à l’origine de l’utilisation du terme de « roman ». Par ailleurs, le « gothique flamboyant », jadis appelé « gothique normand », est un terme moderne inventé par le Normand Eustache-Hyacinthe Langlois.
Matériaux utilisés
La pierre de Caen, qui s’est exportée en Angleterre, Allemagne et jusqu’à New York ;
Les roseaux pour le toit des chaumières ;
Le bois de chêne pour les colombages et les essentes/essantes : « ais/bardeaux » (planchettes/ardoises/tuiles de bois, plus généralement en chêne) ;
L’argile pour la fabrication des briques ou du torchis ;
Le silex du pays de Caux ;
Le granit dans le Cotentin, qui pave également la place de la Concorde ;
Le grès rouge dans la frange côtière du pays de Caux (exemple à Veules-les-Roses et Malleville-les-Grès) ;
Le schiste (ou pierre bleue) qui recouvre les toits du Nord-Cotentin ;
Le granit d’Alençon extrait des carrières de Condé-sur-Sarthe, qui a servi à construire la ville.
Chaumière normande à Saint-Sulpice-de-Grimbouville.
Maison à colombage à Rouen.
Le mont Saint-Michel (édifié dès le X siècle).
L’abbaye aux Hommes de Caen (construite entre le XI et le XVIII siècle).
Le château de Balleroy (édifié à partir de 1626), construit en briques et en pierres, marque un tournant dans l'histoire de l'architecture française.
Villa Strassburger à Deauville, construite au début du XX siècle.
L'avenue du Six-Juin à Caen.
Rue Frederick-Lemaitre au Havre.
Jacobs et Stirton 1987, p. 14
Gastronomie
La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : la pomme, le lait, la viande et les fruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.
Région cidricole, la Normandie utilise les pommes, le cidre et le calvados dans sa cuisine. Le poiré et l’alcool de poire s’y produisent également.
Les agneaux de pré-salé du mont Saint-Michel.
Tripes à la mode de Caen.
Coquilles Saint-Jacques.
Camembert de Normandie.
La teurgoule.
Bourdelots.
Calvados.
Fûts de bénédictine.
Le neufchâtel du pays de Bray.
Medias normands
Le Courrier cauchois
Normandie TV
Paris Normandie
Patrimoine normand
TVNormanChannel
La Chaîne Normande
Côté Rouen
Tendance Ouest
L'Impartial
Natifs notoires de Normandie
Prix Nobel : Louis de Broglie ; Charles Nicolle ; Victor Grignard ;
Grands-croix de la Légion d'honneur : André Maurois ;
César d'honneur : Jean Marais ;
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier ;
César du meilleur acteur : Philippe Torreton ;
Lauréat du Prix Goncourt : Jacques-Pierre Amette ; Guy Mazeline ; Marius Grout ; Patrick Grainville ; Pascal Quignard.
Fête régionale
En 2013, la société civile a créé la Fête des Normands, fête régionale de la Normandie, célébrée autour du 29 septembre de chaque année, sur l'ensemble du territoire normand, en France et à l'étranger.
诺曼底(法语:Normandie),又译诺曼第或诺曼地,是法国的一个地区。以前在行政上它被分为两个大区:上诺曼底由滨海塞纳省和厄尔省组成,下诺曼底由卡尔瓦多斯省、芒什省和奥恩省组成。在2014年6月2号之后,根据总统奥朗德颁布的权力下放第三法令,原来的两个大区上诺曼底和下诺曼底合并为一个诺曼底大区。
历史上的诺曼底公国是一个独立的公国,其疆域包括今天法国北部塞纳河下游、马槽乡直到科唐坦半岛。诺曼底还曾是法国的一个省。
海峡群岛今天属于英国皇家,从文化和历史上它们始终是诺曼底的一部分,但它们从未归属于法国。
人口
诺曼底有320万居民,平均人口密度为107人每平方公里,比法国全国平均稍微少一点。上诺曼底的人口密度比较高,达145人每平方公里。最重要的城市是鲁昂(包括郊区38.5万人),它是上诺曼底的首府和过去的诺曼底省的省会。其它重要的城市有勒阿弗尔(24.7万人)、下诺曼底的首府卡昂(20万人)和瑟堡-奥克特维尔(约9万人)等。
地理
塞纳河
奥尔河
维尔河
鄂尔河
Risle
罗贝克河
土科河
古埃斯侬河,传统是诺曼底公国和布列塔尼公国的分界河。
历史
1130年前后诺曼人**的地区 在中世纪早期,诺曼第是诺曼人的居住区,诺曼人是最后一批成功地入侵英格兰的人。诺曼人是当地的高卢人(属于使用凯尔特语的民族)与入侵的维京人(由多数的丹麦人与少数的挪威人结合而成的北日耳曼语支民族)混血而成的。当维京人攻击巴黎后,法国国王将诺曼第赐给予维京人(911年的圣-克莱尔-埃普特条约),其交换条件是协助法国抵御海盗的袭击。 1066年,诺曼第公爵威廉入侵英格兰成为威廉一世。1066年-1087年、1106年-1144年、以及1154年-1204年这三个时期英格兰国王与诺曼底的君主是同一个人。在百年战争中英军在1346年-1360年和1415年-1450年期间**诺曼第。 诺曼人在十字军东征和在意大利南部创建的西西里王国里起了重要的作用。 在第二次世界大战中,1942年在迪耶普爆发了迪耶普战役。1944年6月6日(D日)盟军在诺曼底战役中在这里登陆,进行多次进攻,直到9月12日才全部被解放。 海峡群岛 1204年诺曼底被分割时海峡群岛忠于英国,但它不是英国的一部分,而是诺曼底公国的一部分。今天在海峡群岛上还将英国国王(目前伊丽莎白二世)被称为诺曼底公爵,但实际上她当然不是诺曼底公爵:首先在1259年的巴黎条约中英国国王已经放弃了诺曼底公爵的称号;其次按萨利克继承法只有男人才可以继承公爵的称号。
文化
福楼拜
纪德
马塞尔·普鲁斯特
尼古拉·普桑
让-弗朗索瓦·米勒